HISTOIRE - Roch CHERAUD - Michel GAUTIER

70 ans du Drame de la Brosse

12 mai 1945 – 9 mai 2015

Affiche timbre

Dernier fait militaire de la secondaire guerre mondiale

sur le territoire français

Blason st viaud t

 Le contexte historique

Après la dure bataille de Normandie et la percée d'Avranches le 31 juillet 1944, les Alliés libèrent très rapidement l'ouest de la France pendant la première quinzaine d’août 1944 (Rennes le 4 août, Nantes le 12, Rezé le 29). Le 17 août, Hitler ordonne à toutes ses troupes de l’Ouest de se replier à l’est de la Loire… Hormis celles des poches de résistance qui se forment sur la façade atlantique : à Brest, Lorient, Saint Nazaire, La Rochelle et Royan.

La poche de Saint-Nazaire (Festung St. Nazaire - c'est-à-dire la « forteresse de Saint-Nazaire ») est, du mois d'août 1944 au 11 mai 1945, une zone de repli et de résistance des troupes allemandes se repliant de Bretagne et de Nantes. Zone quasi circulaire de 25 km de rayon autour de la base sous-marine et du port, elle s’étend au nord de la Loire de la presqu’île de Guérande jusqu’au Temple de Bretagne dès la première semaine d’août 1944. Elle se prolonge au sud jusqu’à Pornic à partir de la fin août. Cette poche s’étendra à partir de Noël 1944 sur 1800 km2 à l’intérieur d’un front continu de 100 km. S’y trouvent rassemblés près de 130 000 civils avec 30 000 soldats allemands commandés par les généraux Junck et Huenten.

La directive Jodl-Warlimont du 19 janvier 1944 demandait aux troupes allemandes de défendre les Festungen « jusqu’au dernier homme ». En effet, ces forteresses continuaient de présenter un intérêt stratégique pour l’Allemagne en cas de mise au point des « armes secrètes » ou en cas de retournement d’alliance.

La poche de Brest va tomber le 18 septembre 1944 après de durs combats et 10 000 victimes, mais les quatre autres vont résister jusqu'à la capitulation du 8 mai 1945, et même plus pour la poche de Saint-Nazaire qui ne va se rendre que le 11 mai 1945. Après avoir piétiné trop longtemps en Normandie, et alors que la course à Berlin est engagée avec les Russes, les Alliés ont donc abandonné les autres ports en eau profonde qui vont pourtant leur faire gravement défaut jusqu’à la remise en service du port d’Anvers en novembre 1944. Ils laissent derrière eux 100 000 soldats allemands enfermés dans les poches. Dans celle de Saint-Nazaire, la plus vaste et la plus peuplée, il s’agit de 30 000 soldats allemands encerclés par quelques bataillons de la 94ème DIUS (puis de la 66ème DI à partir de janvier 1945) mais surtout par 16 000 FFI répartis en 21 bataillons, dont 5 de Loire-Inférieure, tous les autres provenant de maquis extérieurs, en particulier de la Vienne, de l’Indre et de la Haute-Vienne.

Carte poche st nazaire

Après une phase d’exactions allemandes ainsi que de raids croisés des forces allemandes et alliées à l’automne 1944 sur le front nord de la poche, les lignes de la poche nord ne vont plus évoluer jusqu’à la reddition. Au sud, par contre, là aussi après de nombreuses exactions allemandes, les lignes et les no man’s lands vont évoluer à deux reprises : à la mi-octobre 1944 lorsque les Allemands vont s’emparer de Saint-Viaud et de Frossay, conquérant ainsi 35 km2 et de nombreuses fermes ; le 21 décembre 1944 lorsque les Allemands vont lancer une 2ème offensive en direction de la Pré de Tenu, de La Sicaudais, de Chauvé. Les Français vont alors perdre 80 km2 et de nouvelles fermes. Chauvé sera conservé par les Français mais La Sicaudais devient la dernière bourgade française occupée, tandis que les Français sont repoussés au-delà du marais de Haute-Perche. Cette offensive permet aux Allemands de desserrer la contrainte de plus en plus forte exercée par le 8ème Cuirs et de faire main basse sur de nouvelles ressources alimentaires. Onze communes du Pays de Retz, parmi les plus riches du point de vue agricoles sont désormais « empochées ». A cette date, tous les bataillons FFI sont intégrées dans l’armée régulière et appartiennent désormais à la 25ème DI ( 21ème RI, 32ème RI, 8ème Cuirs, 1er Hussard, 20ème RAD… ) sous le commandement du général Chomel.

Prise d armes 11 novembre 1944

Le 11 novembre 1944, prise d’armes à Saint-Léonard de Noblat.

On voit ici le soldat Robert Nanay, le 3ème à gauche au premier rang. Les FFI intégré dans le 2ème Bataillon de la Vienne partent pour la poche de Saint-Nazaire contenir les troupes nazies.(cliché Famille Roger Nanay)

À partir de janvier 1945, tous les fronts se stabilisent. Le 5 février 1945, il n’y a plus un seul soldat allemand sur le sol français hormis dans le poches. Sur la ligne de front de la poche de Saint-Nazaire, les duels d’artillerie demeurent nombreux, au nord comme au sud, provoquant peu de pertes militaires car les soldats savent se protéger mais de nombreuses pertes civiles. À Bouvron par exemple, où 26 civils sont tués par l’artillerie américaine arrosant cette bourgade de 30 000 obus, tout comme Guenrouet. Une dernière incursion américaine a lieu le 19 avril 1945 où 3 bataillons du 262ème RI de la 66ème DI attaquent les paras du colonel Deffner entre l’Isac et Bouvron ( les Américains perdent 3 hommes et 2 chars, les Allemands 33 morts ou blessés).

Le 10 avril 1945, le colonel Félix fait prévenir le sous-préfet Benedetti, en charge du nord et le gendarme Bouhard, en charge du sud, qu’ « une attaque de vive force de la poche de Saint-Nazaire est programmée et inévitable ». Elle doit avoir lieu à partir du 20 avril, c.à.d. après la libération de Royan le 18 avril. Toute la population du bourg de La Sicaudais est contrainte d’évacuer (la dernière en Europe), les soldats allemands eux-mêmes se replient sur une 2ème ligne de défense. Benedetti parviendra à dissuader l’état-major de passer à l’attaque et préservera ainsi la poche de Saint-Nazaire d’un massacre de masse. Le 30 avril, Hitler se suicide, le 2 mai, c’est la chute de Berlin, le 6 mai, Doenitz reconnaît que le combat à l’ouest est perdu, le 7 mai, Jodl capitule à Reims et le 8 mai Keitel signe l’acte définitif à Berlin.

Ici, la reddition sera négociée le 8 mai 1945 à la ferme Moisan à Cordemais pour le nord et le 9 mai dans le ravin de la Roulais à la Sicaudais pour le sud) avec une entrée des libérateurs prévue le 11 mai. Entre temps, les troupes allemandes de la poche auront déminé les routes principales et se seront constituées prisonnières dans des camps qui leur sont indiqués, comme celui de la Brosse à Saint-Viaud.

 Les faits

Les troupes françaises pénètrent dans la poche le 11 mai par la Feuillardais et par Pornic. Des soldats français sont déjà présents à l’intérieur de la poche dès le 10 mai, mais Saint-Viaud est libéré le 11 mai 1945.

Mairie st viaud 11 mai 1945

Le 11 mai 1945, place de la mairie à Saint-Viaud, on reconnaît l’abbé Garino le curé de la Paroisse, les élus de l’époque mais aussi le receveur de Postes, François Bartheau accueillir les libérateurs en présence des gendarmes de Paimboeuf. (Cliché Yves Bartheau)

Henri Gagnant de Royères en Haute-Vienne écrit à sa mère : « Quand à moi maintenant je peux mourir, ça m’est complètement égal. J’ai vu le jour que je voulais voir, j’ai vécu les deux journées qui resteront les plus belles de ma vie…. Je serai content d’entendre le Général de Gaulle annoncer l’armistice. Cette annonce fera sauter de joie beaucoup de français alors que d’autres pleureront leurs chers disparus, pour eux, la fin de la guerre ne fera qu’accroître leur douleur ».

Au lendemain de la Libération, une section de FFI du 21ème Régiment d’infanterie se dirige en soirée vers le village de la Brosse à la limite de la commune avec Frossay où on été regroupé les prisonniers allemands qui se trouvaient à Paimboeuf, Saint-Viaud et Frossay. André Désourteaux raconte la scène 70 ans après :

« … le 12 mai 1945 après-midi, nous sommes arrivés avec mon bataillon (le 2ème du 25 Régiment d’Infanterie) à Saint-Viaud dans un village dont je ne connaissais pas le nom, mais qui est « la Brosse ». Je crois qu’il y avait un hangar où étaient rassemblés les futurs prisonniers, une cour dans laquelle ils avaient déposé leurs sacs, en ordre dans une grange proche, ils avaient rassemblé toutes leurs armes et munitions. A notre arrivé, belle aubaine, chacun a voulu prendre un souvenir. J’ai moi-même rapporté une baïonnette, qui m’a suivi partout, et à laquelle je tiens énormément à cause des évènements qui ont suivi.

La plus grande partie de la section était dans le local lorsqu’un ordre de rassemblement a été donné. Je me trouvais devant le hangar, face à la grange, lorsque j’ai vu le toit complet de la grange s’élever, d’une hauteur qui me semble être d’au moins 5 mètres, puis le vacarme de la détonation, puis de celles qui ont suivi. Tout le monde à plat ventre, les allemands d’un côté, nous de l’autre. Seuls deux hommes debout ; le sous officier allemand et moi, peut-être par orgueil, certainement parce que je m’en fichais, nous nous sommes regardés et aucun n’a baissé les yeux.

Notre première pensée fut que les allemands avaient piégé les munitions. Eux, s’en sont rendus comte et se sont entassés, apeurés, au fon du hangar pendant que nous, menaçant, nous nous rassemblions devant. Tous mes camarades connaissaient ma situation de survivant d’Oradour sur Glane (NDLR : le village de la Haute Vienne détruit par les nazis où périrent 642 villageois le 10 juin 1944), et j’ai bien senti que je n’avais qu’un geste à faire pour que le massacre soit complet. Après hésitation intérieure, j’ai repris ma place, peu fier de moi. Aujourd’hui, j’en suis satisfait et heureux.

Lors du rassemblement, certain ne retrouvèrent pas leurs copains et on fit l’appel. Manquait cinq camarades, restés dans la fournaise : (NDLR : Pierre Bel, 20 ans ; Henri Gagnant, 21 ans ; André Rejasse, 24 ans ; Robert Nanay, 18 ans ; Jean Guy, 23 ans)

D’autre part, je crois me souvenir de deux civils entrés dans la grange (NDLR : Francis Longatti, 47 ans, facteur de Paimboeuf ; François Bartheau, 41 ans, facteur de Saint-Viaud) quand j’en sortais, mais ce souvenir est très vague et je ne puis le certifier.

 Le lendemain, il fallu reconnaître les corps afin de les identifier. Ce qui a posé problème à certain. Pour moi aucun, j’en avais vu des centaines à Oradour et dans un autre état…

                                      André DESOURTEAUX, 89 ans, Limoges, le 27 décembre 2014

 

Thérèse Béchu (aujourd’hui veuve Rondineau qui habite à la Chédorais), 18 ans à l’époque et qui vivait à la Brosse se souvient. «  Nous revenions avec mon père et la jument tirant un tombereau. Nous étions passés devant la maison de Mme Boucard et le petit étang qui longeait la grange à côté du pressoir. Un groupe de personnes était sur le pas de la porte à discuter. Nous filions le chemin et nous nous apprêtions à tourner pour arriver à notre maison quand une personne nous a crié de nous allonger car tout allait exploser. Mon père est resté à genoux pour tenir la jument. Moi, je me suis couché pendant que cela pétait de partout avec des projectiles qui fusaient tout autour de nous. C’est un miracle qu’on n’a pas été tués. Le soir on nous a évacués avec les animaux dans d’autres fermes à la Grande Voirie ou à la Chédorais car il y avait des risques de nouvelles explosions. C’est mon frère que l’on aperçoit sur les tas de gravats le lendemain sur la photo. »

Grange 13 mai 1945

Le 13 mai 1945, au lendemain de l’explosion (cliché Michel Krantz)

 Les victimes

  5 FFI et 2 Facteurs

Pierre Bel, 20 ans, de Terrasson en Dordogne

Pierre bel apres retouche

 Nous savons que peu de chose sur Pierre Bel. Il est Caporal au 21ème RI 2ème bataillon, 7ème compagnie, 3ème section. Habitant chez sa mère, Anne Beauvais, veuve Bel, Place de la Halle à Terrasson en Dordogne. Il exerce la profession de cultivateur. Né le 5 décembre 1924 à Angeduc en Charente. Son père était François Bel. Nous avons contacté par courrier les 30 personnes ayant le patronyme de Bel sur les départements de la Haute-Vienne, Charente et Dordogne. Sans succès à ce jour.

 

Henri Gagnant, 21 ans, de Royères en Haute-Vienne

Gagnant henri recadre

Henri Gagnant (cliché Famille Justinien)

Son oncle est le grand résistant de Limoges Jean Gagnant, responsable à Limoges de Libération Sud, un mouvement né en juillet 1941 qui publie à partir de cette date le journal Libération. Ce mouvement, bien implanté en zone sud, surtout en Haute-Vienne et Dordogne, était cependant moins important que Combat, un autre mouvement créé en décembre 1941, devenu le principal mouvement de résistance non communiste en zone libre. Il côtoie Armand Dutreix, Valentin Lemoine, François Perrin, Marcel Reynaud et Georges Dumas.

Jean Gagnant habitait le quartier des Casseaux où sa mère tenait un café et d'où partirent les grands mouvements limougeauds : l'insurrection républicaine de 1848, la grève des ouvriers porcelainiers de 1864, la crise de 1905 et les mouvements de résistance. Il meurt en déportation dans les camps nazis.

Henri Gagnant est né le 3 mars 1924 à Royères en Haute Vienne. Il travaillait pour le forgeron du village. Il refuse le STO en 1943 et décide contre l’avis de ses parents de s’engager dans la lutte pour la Libération. Il est soldat de 2nde classe au 21ème RI 2ème bataillon, 7ème compagnie, 3ème section. Sa sœur, Mme Moreau recherchera toute sa vie les circonstances de la mort de son frère. Elle est décédée en décembre 2014. C’est l’ancienne maire de Royères, Mme Martine Tandeau de Marsac qui à l’été 2013 en venant chercher à Paimboeuf son acte de décès, remit au grand jour cette histoire du drame de la Brosse.

La nièce d’Henri Gagnant, Mme Justinien sera présente avec son époux le 9 mai à Saint-Viaud.

André Réjasse, 20 ans, de Saint Matthieu en Haute-Vienne

Rejasse andre 2 photos    

Né le 14 janvier 1925 à Saint-Matthieu, André Réjasse cultivateur est soldat de seconde classe au 21ème RI, 2ème bataillon, 7ème compagnie, 3ème section. Il est inhumé dans un premier temps au cimetière de Paimboeuf puis transféré à la nécropole nationale de Sainte Anne d’Auray dans le Morbihan. Son frère viendra chaque année sur sa tombe, dans un premier temps à Paimboeuf, puis à Auray. Il est décédé également. Sa sœur Jacqueline que l’on voit sur la photo est toujours en vie. Sa belle sœur, Annie Réjasse sera présente le 9 mai avec une fille de Jacqueline.

 

Jean Guy, 23 ans, de Saint Yriex en Haute-Vienne

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Jean Guy, portrait en médaillon sur sa tombe au Chalard (Cliché famille Guy)

Né le 11 octobre 1921 à Saint Yriex Jean Guy est soldat de 1ère classe au 21ème RI, 2ème bataillon, 7ème compagnie, 3ème section. Cultivateur, il est marié à Cavinet Marie-Jeanne. Elle mettra au monde, René son fils en août 1945.

Il est inhumé dans un premier temps au cimetière de Paimboeuf puis transféré au cimetière du Chalard en Haute-Vienne.

Le maire du Chalard a annoncé à Mme Guy qu’une stèle serait érigée en mai 2015 à Saint-Viaud. Elle est décédée peu de temps après. Son fils sera présent le 9 mai.

 

Robert Nanay, 18 ans, de Saint Léonard de Noblat en Haute-Vienne

 Nanay robert 2 photos

Robert Nanay en 1942 et 1944 (cliché Roger Nanay)

Né le 18 juillet 1926 à Saint Léonard de Noblat, Robert Nanay est tourneur dans le civil. Il est soldat de 1ère classe au 21ème RI, 2ème bataillon, 7ème compagnie, 3ème section.

Nous avons retrouvé trace de sa famille, sa sœur Andrée épouse Solonarin est décédée. Vivent toujours son frère Roger (45300 Sermaises)  et son autre sœur, Yvonne épouse François (30640 Beauvoisin).

C’est la fille de Roger qui nous a transmis les documents photographiques. Aucun membre de la famille Nanay ne sera présent le 9 mai.

 

François Bartheau, 41 ans, receveur-facteur de Saint-Viaud 

Bartheau francois recadre 

François Bartheau en uniforme de la Poste (cliché Yves Bartheau)

Né le 8 juillet 1903 à Plessé, époux de Berthe Sigoingnet. C’est le receveur du bureau de poste de Saint-Viaud. Après l’explosion du 12 mai, il est transféré à l’hôpital Saint-Jacques à Nantes où il décède le 13 mai à 9 h.

Son fils Yves est présent à la Conférence de Presse de ce jour et sera là le 9 mai.

 

Francis Longatti, 47 ans, facteur de Paimboeuf

Francis LONGATTI

Francis Longatti (cliché famille Longatti)

Francis LONGATTI était d’origine italienne. Son grand-père Giovanni Battista et sa grand-mère Maria Orsola BUZETTI (décédée le 14 avril 1874, à 41 ans) étaient cultivateurs. Ils ont eu plusieurs enfants dont Antonio Giovanni (Antoine Joseph), né le 19 juillet 1862. La famille LONGATTI vivait plus précisément dans le petit village de Valesegna, dans la commune de Gallivaggio rattachée à San Giacomo Filippo (415 habitants en 2010), province de Sondrio, en Lombardie, Italie.

Antoine LONGATTI devenu pâtissier à Saint-Nazaire s’est marié dans cette ville le 4 mai 1889 avec Marie DAUBIN (née le 7 janvier 1866 à Chantenay).

En 1919, ayant décidé de rendre visite à sa famille aux USA, Antoine prit seul le bateau ‘’Chicago’’ à Bordeaux et arriva à New-York le 18 octobre 1919. Il allait voir Luigi LONGATTI son cousin (ou peut-être son frère ?) parti du Havre sur le bateau ‘’Champagne’’, parvenu à New-York le 17 avril 1893, avec San Francisco comme destination finale. D’autres membres de la famille LONGATTI se trouvaient aussi avec Luigi (Louis) dont la famille était native du même petit village de Valesegna en Italie. Des descendants de Luigi, Janet et son cousin Robert LONGATTI, habitent toujours aujourd’hui en Californie aux USA.

Antoine et Marie ont eu plusieurs enfants (Joseph, Charles, ….) dont Francis LONGATTI, né le 4 octobre 1897 à Saint Nazaire.

Francis deviendra militaire de carrière, mais il fut d’abord un ancien combattant de la guerre 14-18. Cité 2 fois, médaillé militaire, croix de guerre, Médaille interalliée, croix du combattant, Médaille coloniale. Il s’engagea au lendemain du conflit au 3ème régiment d’Infanterie Coloniale au service général des télécommunications. Affecté en Chine à Pékin, il fut nommé sergent en 1926, puis gagna Brazzaville où il devint sergent-chef en 1931. Francis LONGATTI ayant pris sa retraite le 24 mai 1934 fut tué le 12 mai 1945 dans le drame de la Brosse, à Saint VIAUD. Il est enterré, avec son gendre Georges STROHL, dans le cimetière de La Briandais à Saint Nazaire.

Francis Eugène LONGATTI s’est marié le 24 novembre 1930 avec Marie Louise BONNETIN, ménagère, née à Coutouvre (Loire) le 4 mai 1895, et domiciliée à Saint Nazaire, 55 rue de la Paix. Ce jour-là il reconnaitra aussi sa fille, Berthe LONGATTI, née le 22 décembre 1913 à Coutouvre, inscrite sous le nom de Berthe Clotilde BONNETIN. Francis LONGATTI n’aura pas d’autre enfant.

Berthe LONGATTI se maria d’abord avec Georges STROHL, militaire de carrière au 41ème RMIC (Régiment de Mitrailleurs Coloniaux), caserne Thouvenot à Toul. Georges, né à Strasbourg le 25 février 1908, sera tué dans un accident de la route le 15 février 1936 en sortant de sa caserne en vélo. Ils avaient 2 filles, Colette née à Brazzaville (décédée) qui a eu 3 filles et Maryse épouse VALLEE (82 ans en 2016) qui vit à Saint Barthélémy d’Anjou, Maine et Loire qui a eu 2 garçons dont Frédéric et 2 filles dont Jocelyne épouse DUPUIS.

Le 10 avril 1937, Berthe LONGATTI se maria à Saint-Nazaire avec Marcel Louis Georges CLEMENT, né à Soeurdres, Maine et Loire (né le 21 mars 1907), divorcé d’Andrée Clémentine SEVRE, chauffeur. Ils auront une seule une fille, Eliane épouse LEHR (79 ans en 2016) qui vit au Lion-d’Angers Maine et Loire.

Le 15 Avril 1940, Berthe LONGATTI se maria à Paimboeuf avec Léon Georges MARION. Ils auront une fille Léone (71 ans en 2016) qui vit à Angers, Maine et Loire.

Enfin le 19 Août 1950, Berthe LONGATTI se maria à Saint Barthélémy d'Anjou avec Maurice Auguste CHAPIER. Ils auront 2 enfants Alain (63 ans en 2016) et Annie (décédée).

Berthe LONGATTI est décédée le 22 octobre 1997 à 83 ans. Elle est enterrée avec son dernier mari Maurice CHAPIER dans le cimetière de Saint Barthélémy d’Anjou, Maine et Loire.

J’ai retrouvé la famille LONGATTI le jeudi 22 septembre 2016 à seulement quelques jours de la cérémonie, émouvante et conviviale, de La Brosse du 2 octobre 2016.

En résumé, trois filles et un fils de Berthe LONGATTI vivent encore dans la région d’Angers : Maryse STROHL, épouse VALLEE (1er mariage), Eliane CLEMENT épouse LEHR (2ème mariage), Léone MARION (3ème mariage) et Alain CHAPIER (4ème mariage). Il faut ajouter aussi les cousins des USA, Janet LONGATTI épouse WALLACE et Robert LONGATTI, qui vivent en Californie aux USA.
                                                                                              
René BRIDEAU

 

3e section 7e compagnie 2e bat 21e ri 

3ème Section - 7ème Compagnie - 2ème Bataillon - 21ème RI

 

Robert nanay 11 11 1944 haute vienne

Robert Nanay - 11 Novembre 1944 - Haute-Vienne

Le lieu

 Village de la Brosse : il est situé sur la RD 78 entre Frossay et Saint-Père en Retz.

La Stèle

La commission extra-municipale histoire de la commune de Saint-Viaud souhaitait que la pierre qui la compose soit du Limousin. Nous avons donc une pierre de granit blanc d’Ambazac de forme cubique qui a été livrée il y a un mois sur un commun de la Brosse situé près du départ de sentiers de randonnée.

De forme austère, cette stèle sera amenée à évoluer. La commune va se rapprocher des compagnons du devoir pour regarder si un jeune compagnon ne souhaite pas y créer une œuvre pérenne à partir de ce bloc brut.

Un panneau du Chemin de la Mémoire 39-45 en Pays de Retz

Au vu des nombreux témoignages recueillis, Michel Gautier a proposé à la commune de Saint-Viaud la mise en place d’un panneau du Chemin de la mémoire 39-45 en Pays de Retz. Le projet sera présenté le 9 mai. Ce panneau sera installé à proximité de la stèle en 2016.

Les commémoration du 9 mai 2015

A partir de 8 h 00 ; accueil des participants, salle polyvalente sous la mairie

   9 h 00 : Office religieux célébré par le Père Vital Glaud. Vitalien d’origine du village de l’Aveneau, le Père Vital avait 9 ans au moment des faits. Actuellement le Père Vital est prêtre sur la région de Cholet. Il fera le déplacement exprès. Ce sont des jeunes qui animeront la cérémonie.

  10 h 15 : après le défilé depuis l’église jusqu’à la mairie, cérémonie du 8 mai au monument du souvenir place de la mairie

  11 h 15 : inauguration de la stèle au village de la Brosse, évocation du drame du 12 mai 1945.

  12 h 00 : verre de l’amitié et discours, remise de médailles de la ville de Saint-Viaud aux familles des victimes

Les personnalités présentes

La députée de la 9ème circonscription de la Loire-Atlantique et des parlementaires de Loire-Atlantique et de la Haute Vienne seront présents pour entourer les représentants des communes de Frossay, Paimboeuf et Saint-Viaud, mais également le maire de Saint-Léonard de Noblat et du Chalard et des délégations d’adjoints de Royères et de Saint-Matthieu. Nous sommes dans l’attente de la confirmation de la venue de M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens combattants et de la Mémoire. 

Trois survivants de la catastrophe (2 anciens FFI et une habitante de Saint-Viaud) devraient être là avec des représentants des familles.

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