27/11/2015 Paulette BOUYER - 2Lt John NEILL
Le 27 Novembre 2015
TEMOIGNAGE de Paulette BOUYER (fille de Julien MOURAUD).
Je m’appelle Paulette BOUYER, mais mon nom de jeune fille est MOURAUD. En 1943, j’habitais au village de La Baconnière à Pornic et j’avais 13 ans.
Le 1er mai 1943, après un combat aérien, des aviateurs américains tombent en parachute. Mon père, Julien MOURAUD, âgé de 51 ans, en voit un tomber à proximité du village près du calvaire sur la route de Pornic. Il va aussitôt le secourir en compagnie de Joseph MARIOT. Cet aviateur (Lieutenant John NEILL, co-pilote du B17) avait mal au cou et était très fatigué. Mon père avait des notions de soin car il avait été infirmier major à l’hôpital de Cholet lors de la Première Guerre mondiale et possédait son certificat. Ma mère, Augustine, est allée lui chercher du café et Joseph MARIOT a fourni des vêtements civils.
Un jeune homme qui passait en vélo a pris le blouson de l’aviateur. Lors d’un contrôle, les Allemands lui ont demandé ses papiers et ils ont reconnu le blouson. Les hommes du village de la Baconnière ont été regroupés au carrefour et le jeune homme a désigné mon père. Joseph MARIOT n’était pas là, mais une voisine a dit où il se cachait et les Allemands l’ont arrêté et ont pris des otages. Les otages ont été emmenés à Pornic : Joseph ALLAIS (père), Henri GLAUD, Michel MAILLARD et sa femme Constance MAILLARD (née PICOT), Joseph MARIOT, Jean MICHELOT, Julien MOURAUD, Constant PACAUD, Pierre PORCHER, Julien RENAUD (réfugié de Saint Nazaire). A Pornic, mon père et Joseph MARIOT ont été interrogés par les Allemands à coups de cravaches.
Il manquait aux Allemands un aviateur (Lieutenant David PARKER, Bombardier du B17) que j’ai moi-même vu tomber et défaire son parachute. Il n’avait qu’une chaussure et est parti à travers champs. Pour le récupérer, les Allemands ont donné un ultimatum : s’ils ne le retrouvaient pas, le village de la Baconnière serait détruit et les habitants exécutés. Je me souviens des fusils posés en trépied et de la mitrailleuse en place. Le 3 mai, l’aviateur a trouvé refuge chez Joseph ALLAIS et ils l’ont fait prisonnier. Au soir du 3 mai, tous les hommes du village ont été libérés et le village ainsi sauvé.
Mon père a reçu un certificat de remerciement de la nation américaine.
Paulette BOUYER